Uber, géant du transport à la demande, a récemment introduit une nouvelle fonctionnalité appelée TripRadar. Présentée comme une avancée permettant aux chauffeurs de choisir leurs courses de manière plus efficace, cette innovation soulève cependant de nombreuses inquiétudes. En effet, TripRadar oblige les conducteurs à être en permanence attentifs à leur téléphone, ce qui représente un danger considérable aussi bien pour eux que pour les usagers de la route, notamment les piétons et les cyclistes.
Un risque accru pour les chauffeurs
TripRadar repose sur un système de sélection en temps réel, où les chauffeurs doivent être extrêmement réactifs pour accepter les trajets avant leurs concurrents. Ce mécanisme les contraint à scruter leur téléphone en conduisant, augmentant ainsi le risque d’accidents. En pratique, au lieu de se concentrer sur la route, les chauffeurs doivent jongler entre leur écran et la circulation, ce qui réduit leur capacité à anticiper les dangers et à réagir rapidement aux imprévus. Cette distraction est d’autant plus problématique dans des environnements urbains denses, où le trafic est imprévisible et les situations dangereuses peuvent survenir en une fraction de seconde.
Un danger pour les piétons et les cyclistes
L’attention détournée des chauffeurs ne met pas seulement leur propre vie en péril, mais elle constitue également une menace directe pour les piétons et les cyclistes. Avec les yeux rivés sur leur téléphone plutôt que sur la route, les chauffeurs Uber sont bien plus susceptibles de ne pas voir un piéton traverser ou un cycliste s’insérer dans la circulation. Un retard de réaction, même minime, peut être fatal. De plus, la compétition féroce entre chauffeurs pour décrocher des courses incite à une conduite plus agressive et précipitée, amplifiant encore davantage les risques d’accidents.
La position de l’État sur TripRadar
Lors de la dernière réunion de l’ARP, l’organisme qui permet aux plateformes et aux chauffeurs de discuter également avec l’État, le conseiller du ministre a tenu à défendre la croissance du secteur. Selon lui, « le secteur du VTC est en pleine croissance. Ce n’est pas le moment de venir le fragiliser. » Cette déclaration illustre la volonté de l’État de protéger l’écosystème économique du VTC, quitte à minimiser les risques que peuvent engendrer certaines innovations comme TripRadar. Cette prise de position suscite des interrogations quant à l’équilibre entre développement économique et sécurité routière.
Une innovation à revoir d’urgence
En l’état, TripRadar semble être une innovation pensée pour maximiser la rentabilité d’Uber sans prendre en compte les dangers qu’elle engendre. Tant que cette fonctionnalité continuera d’exister sous sa forme actuelle, elle mettra en danger non seulement les chauffeurs, mais aussi tous les usagers de la route. Il est impératif que des mesures soient prises pour limiter son impact et garantir une sécurité optimale pour tous.
