manifestation des taxis devant la préfecture de Chambéry

Conflit Taxis-VTC en Savoie : l’interdiction de manifester fait polémique

La tension monte d’un cran dans le conflit opposant taxis, VTC et chauffeurs Uber en Savoie. Après l’incendie de plusieurs véhicules à Moûtiers dans la nuit du 10 au 11 février, la maire de la ville, Chantal Martin, a pris un arrêté interdisant la manifestation prévue par l’Association des chauffeurs indépendants de Lyon (ACIL) ce samedi 15 février.

Cette décision suscite l’incompréhension et la colère des chauffeurs VTC, comme l’exprime Brahim Ben Ali, secrétaire général de l’intersyndicale nationale VTC :

« Nous regrettons que la maire de Moûtiers ait interdit la manifestation de nos chauffeurs samedi. C’était une manifestation pacifique, déclarée en préfecture. Nous voulions simplement faire entendre notre voix et nos revendications. »

Le représentant syndical souligne l’importance du dialogue dans ce conflit qui s’envenime :

« Nous sommes prêts à discuter avec les taxis, avec les autorités. Nous voulons trouver des solutions pour que chacun puisse travailler sereinement. Mais pour cela, il faut que notre voix soit entendue. »

Cette interdiction intervient dans un contexte déjà très tendu. Les chauffeurs de taxi et de VTC locaux dénoncent depuis plusieurs semaines « la concurrence déloyale des chauffeurs Uber », accusés de pratiquer illégalement la « maraude électronique » en se positionnant stratégiquement près des gares et stations de ski.

Face à l’escalade des tensions, le préfet de Savoie a reçu une délégation de chauffeurs mercredi 12 février. Les professionnels ont notamment demandé que le département soit déclaré « zone blanche » jusqu’à la fin de la saison d’hiver, rendant les applications de VTC inaccessibles aux clients.

En attendant une résolution du conflit, l’interdiction de manifester risque d’exacerber les frustrations. Brahim Ben Ali conclut :

« Nous appelons au calme et à la responsabilité de tous. Mais nous ne renoncerons pas à faire entendre nos revendications légitimes pour un cadre de travail équitable et respectueux de la loi. »

La situation reste sous haute surveillance des autorités, qui craignent de nouveaux débordements dans les jours à venir.

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